Présentation -- Marisa Elysian --

Pseudo : Yoruneko Shio.
Age : 23 ans.
Pays : France.
Statut : Joueur, mais au besoin je peux MJiser.
Couleur : #FF9900.
Animal préféré : Les Corbeaux et les Chats.


Nom du personnage : Marisa Elysian.
Age du personnage : 18 ans.
Nationalité: Galienne.
Lieu de Naissance: Hecate - Galgados.
Ethnie: Aion.
Religion : Christiannisme.
Race : Humaine.
Classe : Sorcière.

Description physique :
Marisa est une femme toute en vigueur, qui semble ne jamais tarir d'une énergie joyeuse, sarcastique et amusée.

Du haut de ses respectables cent soixante-quatre centimètres, ses longs cheveux d'or lui cascadent jusqu'au bas du dos, la plupart du temps avec un don rare pour s'épanouir en un sympathique chaos - voilà bien longtemps qu'elle n'est plus suffisamment naïve pour encore croire pouvoir les dompter et les coiffer. Mais malgré le caractère rebelle de sa chevelure, Marisa a tout de même la manie d'en nouer une natte d'un côté ou de l'autre de sa tête, ou à tout le moins d'en attacher une mèche avec un ruban, mais juste d'un côté ! "Pourquoi pas ?" pourrait-on dire... Ce n'est pas comme si il s'agissait là de la seule lubie de la demoiselle, de toute façon - loin s'en faut !

Bref, sa longue tignasse couleur de blé encadre un regard vif d'un ambre clair assez surprenant, et somme toute un peu impressionnant. A regarder dans ses yeux, on a réellement l'impression de voir se mouvoir un petit lac d'or en fusion, d'autant plus que les yeux en question sont grands et sincères. Pour ne pas dire franc. En fait, par son seul regard, on peut deviner le caractère sans-gène et enjoué de la jeune femme. Par son regard et son sourire. Car son sourire n'est pas en reste, en fait sa bouche, et même l'ensemble de son visage, sont des livres ouverts sur les émotions de la magicienne en papier-craft. Incroyablement expressifs, ses traits pour le moins pas désagréables à regarder ont le don de changer l'émotion qu'ils expriment à la vitesse de l'éclair, et disposent d'un talent non-négligeable pour représenter à la perfection ce qui semble être l'éternelle et inaltérable bonne humeur énergique de la miss. De fait, il est rare de ne pas la voir sourire, parce qu'elle est contente, joyeuse, moqueuse, défiante, bonne perdante, etc... bref, elle semble avoir un sourire pour tout, et être capable d'exprimer toutes ses émotions avec une intensité stupéfiante.

Tout cela au haut d'un corps pour le moins enviable, du moins difficilement critiquable. Certes, nous ne sommes pas en présence de Miss Univers (encore que selon elle cette affirmation serait sans doute vivement sujette à rhétorique), mais elle a largement ce qu'il faut là où il faut, sinon plus. Elle s'habille cependant souvent de capes amples qui masquent ses formes pourtant intéressantes, par-dessus au choix : une tenue de travail constituée d'un haut noir sur chemise blanche, avec jupe noire rehaussée d'un tablier, le tout n'étant pas sans évoquer un uniforme de servante (selon elle très pratique pour bricoler), ou des vêtements de toile et de cuir noirs cette fois bien plus adaptés et évocateurs de l'occupation de chasseur de trésors. Nouvelle lubie de la demoiselle, également : toujours un chapeau. TOUJOURS. Il est extrêmement rare de la voir ne pas porter de chapeau. Pourquoi ? Question pertinente. Aucune idée. Allez lui demander ?

Ah, et elle se promène toujours avec son moyen transport préféré : le balai volant ! Comment ça "pas normal" ?

Quelques images du personnage :
Img - Img - Img - - Img - Img - Et une un peu plus "sexy" =D

Description morale :
Marisa est une jeune femme toute en fougue et en énergie, qui a toutes les caractéristiques que l'on attends d'un chasseur de trésor. Sauf peut-être le sens du risque. Il semblerait également qu'elle n'ai toujours pas réussi à appréhender le concept de demi-mesure. Mais à part ça, elle a tout ce qu'il faut : de la volonté à ne plus savoir quoi en faire, une motivation qui ne semble jamais se taire, une vitalité rare, une grande imagination, une passion vraisemblablement inépuisable, et une curiosité à toute épreuve. La demoiselle passe son temps à fouiner dans tout ce qu'elle trouve d'intéressant, y compris dans ce qui ne la regarde pas. Sans gène, totalement dépourvue de tact (ou plutôt dotée, ce qui revient au même, d'une franchise absolue qui ne s'encombre pas de subtilité), elle fait ce qu'elle veut, quand elle en a envie, au point parfois que l'on est en droit de se demander si elle dispose de la moindre éducation et d'un quelconque sens des réalités. La réponse est : oui, elle en dispose. Elle a simplement tendance à choisir sciemment de les ignorer. Ce qui, nous somme d'accords, n'est pas forcément plus intelligent, mais les détails ont leur importance.

Fort heureusement, cette absence de retenue n'est pas le point le plus marqué de sa personnalité. Tout au plus peut-il se montrer être le plus dérangeant. Car malgré cela, Marisa est une personne fondamentalement honnête, le seul problème étant les références de son honnêteté. De fait, oui elle peut se montrer capable de voler ouvertement quelqu'un, mais elle ne s'en cacherai pas. Pas besoin de se cacher pour fuir, me direz-vous, et il est vrai qu'elle est douée pour ça. Mais bref ; honnête, donc, disais-je, et franche, comme je l'ai également déjà dit. C'est quelqu'un de profondément sympathique, et ironiquement assez généreuse, qui prend toujours la vie du bon côté et accepte les choses comme elles sont et les faits comme ils viennent. Encore que si elle peut y mettre son grain de sable, elle ne s'en prive généralement pas. Curieuse de tout, elle s'intéresse extrêmement facilement, et aime tout autant raconter ses exploits (tout relatifs) qu'entendre les récits des autres. Elle tient également fortement aux notions de loyauté et d'amitié, et semblera une fois de plus n'accorder aucune importance à la demi-mesure pour aider ceux à qui elle estime être liée. Ou pour aider ceux qui ont l'air d'en avoir besoin, aussi. Toujours de bonne humeur et souriante, même lorsque ça ne semble pas approprié du tout, elle donne parfois l'impression de tout prendre à la légère (ce qui parfois n'est d'ailleurs pas très loin d'être juste).

Cela étant, si elle n'a rien contre le fait d'avoir des liens avec des gens, elle refusera et luttera de toutes ses forces contre des chaînes. Sa liberté étant ce qu'elle a de plus cher, elle ne l'abandonnera pour rien au monde, du moins probablement. Elle refuse de fait toute autorité et fuit toute responsabilité, sinon celles qu'elle accepte de son plein gré (et qu'elle estime donc justifiées et pas trop entravante) et qu'on ne tente pas de lui imposer. Evidemment, avec toutes les bêtises qu'elle fait un peu partout où elle passe, cela implique qu'elle ne reste bien sur jamais très longtemps au même endroit... Ce qui ne la dérange pas, considérant à quel vitesse une routine peut la lasser.

Centre d'intérêt : Tout et n'importe quoi. En particulier la Magie et les Artefacts.
Aversion : La monotonie, l'autorité, les discours trop longs et les textes trop compliqués (non pas qu'elle ne les comprenne pas, mais ça la gonfle vite), les grosses chaleurs, et plein d'autres choses.
Qualité : Enjouée, énergique, généreuse, motivée, bonne joueuse.
Défaut : Indépendantiste, irresponsable, tête brûlée, bornée, mauvaise perdante.
Loisirs : Parcourir le monde, voir des choses intéressantes, étudier la magie et les artefacts, fouiller des ruines pour en trouver.
Choses Favorites : Les Artefacts magiques. En particulier ceux produisant des effets pyrotechniques spectaculaires (même si ils sont inutiles).
Phobies/Peurs : Etre enchaînée, enfermée. Perdre son balai. Apprendre que sa mère est morte.
Habitudes/Manies/Excentricité : Ajouter "da-ze" à la fin de certaines de ses phrases. Cette particule est totalement inutile en soi, et ne veut rien dire en particulier. Allez savoir...
Phrase Favorite : Euh... Da-ze ?

Histoire :


- Marisa, ne traîne pas. La porte ne doit pas rester ouverte trop longtemps.

La petite Marisa hocha la tête en signe d'assentiment, ses jolis cheveux d'un blond doré voletant doucement autour de son visage, et elle referme vite la porte derrière, s'appliquant bien à ne pas la claquer pour autant et à bien remettre la poignée à sa place. Comme sa mère le lui avait apprit. Ses grands yeux ambrés regardaient partout autour d'elle, s'émerveillant de tout ce qu'elle voyait. C'était la première fois qu'elle entrait dans la tour de Tarth Lömen, la résidence de Marina Daorland. Elle n'avait jamais très bien compris ce que lui racontait sa mère à propos de cette dame, où il était question de princesse de Galgados qu'elle devrait être à la mort du Vice-Roi Victor, mais qu'elle ne serait peut-être pas à cause de ses frères, ou quelque chose comme ça, mais au fond elle s'en fichait : elle avait compris que c'était une femme importante, et qu'elle était gentille. Elle avait aussi compris que sa mère travaillait pour elle, bien qu'elle avait encore un peu de mal à appréhender le concept de "travailler pour quelqu'un". Celui de "travailler" tout court, également, à vrai dire.

Pour la petite, qui vivait à Hecate, capitale du Galgados, depuis sa naissance, entrer enfin dans cette tour de marbre blanc éclatant qu'elle avait vu toute sa vie résonnait comme un accomplissement. Elle le sentait, aujourd'hui était un jour important. D'autant qu'avant de venir ici, sa mère lui avait montré son atelier secret : une pièce gigantesque, cachée dans les profondeurs des mines, non loin de l'une des quelques très rares et très secrètes entrées de la Citadelle que Tol Rauko n'avait pas trouvées et scellées - et que les Chercheurs comme la mère de Marisa utilisaient sans vergogne. Les murs de la salle, taillés à même la roche, étaient recouverts de hautes étagères dont les étages croulaient sous un nombre indéfinissable d'objets hétéroclites : lunettes, bijoux, gemmes, formes métalliques indescriptibles, plumes, montres, feuilles de parchemin ou de papiers, sabliers, dagues, lustres, morceaux de roches, et autres bizarreries moins identifiables. Et des livres, aussi, beaucoup de livres, visiblement très vieux pour la plupart, ou du moins ayant vraisemblablement beaucoup servis. Au sol était gravé dans la roche un large et complexe amas de cercles et de symboles étranges, dont la seule vue donna à Marisa une sensation de tournis fort peu naturelle. Au fond, un grand bureau de bois massif, recouvert de documents divers et de nouveaux objets étranges, dont une sorte d'ensemble de loupes et de lentilles de tailles et de formes diverses.

- Ceci, Marisa, avait dit sa mère de sa douce voix qu'elle n'offrait qu'à la petite, est mon Arcanum Sanctorum, mon atelier de magie. Retiens bien le chemin que tu as pris pour arriver jusqu'ici, car à partir de ce soir, tu devras pouvoir le retrouver toute seule. Tu en seras capable ?

La petite avait réfléchit un instant, se remémorant le complexe chemin qu'elles avaient emprunté dans les mines, puis avait hoché la tête avec assurance.

- Bien. A présent écoute très attentivement, encore plus que d'habitude : à partir de ce soir, cette pièce t'appartiendra. Je vais devoir partir quelques temps, et tu devras continuer toute seule ton apprentissage : je vais te laisser toute la documentation dont tu auras besoin, ainsi que ton propre grimoire de magie où tu devras écrire ce que tu apprendras - je sais que tu apprends mieux par instincts qu'en suivant des consignes strictes. Le reste, à savoir les objets et le pouvoir magique que j'ai offert à ce lieu, partent avec moi : ils sont la raison pour laquelle je dois partir. Et la raison pour laquelle tu dois rester. A toi de remplir à nouveau cette pièce lorsque tu le pourras. C'est maintenant ton devoir en tant que mon successeur, si tu choisis cette voie.
- Je ne peux pas venir avec toi ? avait demandé la petite demoiselle, l'air de se retenir de pleurer en sachant que ça ne servirait à rien. Et l'air aussi de comprendre à quel point cette conversation était importante.
- Non, en effet. Je te laisse ici pour te protéger, car t'emmener avec moi ne ferait que te menacer. Je suis désolée, ma chérie. Tu comprends ?

Refoulant courageusement la boule qui s'était formée dans sa gorge, l'enfant avait acquiescé, les lèvres fermement closes. Sa mère l'avait alors serrée fort contre elle, l'embrassant avec une solennité qui ne lui était pas coutumière, et elles étaient ressorties de l'Arcanum pour remonter vers la surface.

A présent dans la tour de Tarth Lömen, Marisa ne savait pas trop à quoi s'en tenir. En fait, elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était ici. Comme pour la plupart du temps, sa mère, aussi douce, gentille et attentionnée qu'elle soit, s'était montrée aussi mystérieuse et peu loquace qu'à son habitude. A vrai dire, son sens du mystère et du secret n'avait généralement d'égal que sa générosité en tant que mère et sa patience en tant que professeur.

Lui tendant la main - que la petite s'empressa de prendre de bon coeur -, la mère l'entraîna dans de vastes halls, passa devant de nombreux gardes qui ne firent pas mine de l'arrêter, monta avec elle de longs escaliers - qui auraient éreinté les deux demoiselles si la plus âgée des deux ne leur permettait pas de léviter discrètement - avant d'arriver dans ce qui ressemblait à des appartements. Et là semblait les attendre une jeune femme, patiemment assise dans un riche fauteuil devant une table qui n'était pas dénuée d'un petit quelque chose de familial. Pour tout dire, bien que tant la femme que l'endroit respiraient luxe et pouvoir, il se dégageait également de l'un comme de l'autre quelque chose de franc, de simple et de sincère. Un mélange étrange qui marqua néanmoins l'enfant aux cheveux de blé, qui fixa la jeune femme avec de grands yeux curieux. Celle-ci lui répondit d'ailleurs d'un sourire gentil, bien que la petite fut capable de sentir une tension, comme enfoui en elle, dans son regard et son attitude, en particulier lorsqu'elle regardait sa mère approcher. Une fois celle-ci assez proche, elle s'inclina respectueusement, et sa voix coula de ses lèvres comme un flot calme et posé :

- Princesse...
- Je ne suis pas Princesse, Khalil, comme je vous l'ai sans cesse répété ces dernières années, répondit la jeune femme (que Marisa devina donc être Marina Daorland) avec un calme égal, et un sourire mi-amusé mi-résigné dénotant l'habitude de cette partie de la conversation. N'enterrez donc pas mon père si vite. Mais considérant que, pour ce que je pense deviner, il semble que ce soit la dernière fois que nous pouvons discuter, je passerai pour cette fois.

Elle portant à ses lèvres une tasse de thé jusqu'ici posée devant elle sur la table, avec un service complet et une théière, but une gorgée d'un geste délicat, et releva les yeux sur la mère de Marisa. La petite y lut alors une tristesse non-dissimulée, bien que modérée par les bonnes manières et une grande maîtrise de soi.

- Alors vous nous quittez, c'est bien cela ?
- J'ai peur, Princesse, que mon action de fouille forcée dans le secteur trente-deux protégé par Tol Rauko n'ai éveillé les soupçons des paladins. Ils ont été capable de me tracer, et une délégation est en route pour moi. Je ne puis rester sans mettre en danger le reste des recherches, ainsi que votre propre position. Je dois donc en effet partir...
- Dois-je faire arrêter les fouilles des autres Chercheurs ?
- Arrêtez-les pour une année, et faites dissimuler les entrées secrètes de la Citadelle. Les Templiers vont sans doute tenter de découvrir par où je suis passée pour accéder au secteur trente-deux : laissez une entrée un peu plus évidente que les autres, afin qu'ils évitent de trop fouiller. Faites passer le mot aux autres groupes de Chercheurs, y comprit à votre père le Vice-Roi.
- Fort bien... Et vous, vous reverrais-je ?
- Je l'ignore, Princesse. Je l'espère néanmoins.
- Qu'allez-vous devenir ?
- Je l'ignore également. J'ai l'intention de me livrer aux Templiers avant qu'ils n'atteignent la gorge d'Hecate, et de proposer mes services à Tol Rauko en leur offrant une partie de mes recherches et de mes découvertes, dans l'espoir qu'ils me prennent pour une occultiste indépendante et qu'ils épargnent Hecate de leurs investigations. J'ai bon espoir que cela fonctionne. Dans le cas contraire, je devrai me défendre, et si je survis, disparaître dans la nature un certain temps, sans doute dans le Moth. Dans un cas comme dans l'autre, si je reste en vie, alors peut-être pourrais-je revenir à vous un jour prochain...
- Vous me manquerez, Khalil... répondit la future Princesse potentielle en se levant et en venant serrer doucement la mère de Marisa dans ses bras. Mon pragmatisme et ma position ne me permettent pas de mieux supporter la perte de ma meilleur Chercheuse... et d'une amie fidèle, quelque chose de fort rare de nos jours...
- Je suis désolée, Princesse...
- Puisqu'il s'agit là de nos adieux, me feriez-vous la faveur d'enfin m'appeler par mon nom, ne fut-ce qu'une seule fois ?

Ce fut un choc pour Marisa de voir, pour la première fois de sa vie, une larme rouler sur la joue de sa mère. Ne pouvant retenir un soupir issu d'un sanglot étouffé et réprimé, celle-ci répondit doucement à l'étreinte de Marina, et ses lèvres laissèrent échapper le nom qu'elle n'avait jamais prononcé de sa vie devant son propriétaire.

- Je suis désolée, Marina...

Répondit alors à un sentiment compulsif, à une impulsion irrépressible et somme toute inévitable, Marisa s'avança alors et se joignit à l'étreinte, ses petits bras entourant les jambes des deux femmes. La Princesse du Galgados, pour surprise qu'elle fut, n'en montra rien et ne la repoussa pas. Khalil, en revanche, rompit alors les embrassades, et son visage reprit son sérieux à la vitesse de l'éclair.

- Marina, en tant qu'amie, j'ai une faveur à vous demander.
- Vous voulez laisser votre fille ici, c'est cela ? répondit la Princesse, pas l'air surprise le moins du monde.
- Il n'est pas question que je l'amène au-devant des inconnus trop nombreux et aléatoires de mon voyage. Je souhaite pour elle qu'elle ai droit au bonheur et à la sécurité, bien que ces deux notions soient relatives chez les gens de notre profession... Elle est ma seule fille, et également mon apprentie, elle saura se montrer digne de reprendre mon rôle si elle le souhaite à l'avenir. Tout ce que je demande, est que l'on veille sur elle, puisque je ne le pourrais plus...

Elle fut interrompue par un index de la princesse, qui vint doucement se poser sur ses lèvres, l'intimant gentiment au silence.

- Ne vous en faites pas, je vous fait la promesse de prendre soin d'elle - personnellement si il le faut.
- Merci, Marina... Mais ne la gâtez pas : se débrouiller seule au maximum fait partie de sa formation, jeune âge ou pas. Si je puis me permettre, veillez à ce qu'elle ne manque simplement pas de ce dont elle a besoin, pas question que ma fille devienne la cause d'une chute économique au Galgados ! Il va sans dire que je lui lègue toutes mes possessions non-occultes, et...

La magicienne s'interrompit cette fois d'elle-même lorsqu'elle se rendit compte que son amie souriait, amusée par la franchise soudaine avec laquelle elle s'adressait à elle dès lors qu'elle était question de sa fille. Gênée, elle se tourna vers Marisa, et se penchant sur elle, venant lui parler tout près, ses yeux plantés dans les siens.

- Sois sage et gentille avec la Princesse, d'accord ? Ne fais pas de bêtise, tiens-toi bien, fais ce que la Princesse te demande, ne réclame que lorsque c'est nécessaire. Continue de travailler, toujours avec assiduité, et un jour tu pourras devenir une grande magicienne. Tu connais les règles, ne les oublie pas. Et surtout... prends soin de toi, ma chérie.

N'y tenant plus, elle prit sa fille dans ses bras et l'y serra fort. Les larmes de sa mère semblèrent brûlantes sur les joues de la petite, qui ne put retenir les siennes mais qui continuait avec un courage désespéré et obstiné de retenir ses sanglots.

- J'ai deux présents pour toi, Marisa, reprit sa mère en ravalant ses sentiments. Ce soir, tu retourneras à mon Sanctorum : je l'aurai vidé à l'exception des quelques ouvrages dont tu auras besoin. Mais sur le bureau il y aura un livre. C'est ton grimoire : prends-en soin, il te suivra toute ta vie et deviendra ton document de référence. Ton Index. Tu trouveras également un balai : c'est un cadeau de ma part, que j'ai créé pour toi. C'est un balai magique, qui te permettra de voler dans les airs comme tu aimes tant le faire. Ainsi, peut-être qu'un jour, où que je sois dans le monde, je verrais en levant les yeux vers le ciel un petit point doré, haut dans les nuages...

Ce fut cette fois la petite qui se jeta dans les bras de sa mère, lui répondant d'une voix hachée par la boule qu'elle avait dans la gorge :

- C'est promis... Promis Maman, un jour... tu me verras dans ton ciel...

La mère eut un sourire à cette réponse, et embrassa tendrement sa fille sur le front avant de se redresser. En quelques instants, par de subtils changements de tenue, de stature, et d'expression, elle redevint soudainement la fière mage et la grande et noble femme que tous avaient toujours connu.

- Princesse Marina Daorland du Galgados, ce fut un honneur infini et continuel de travailler pour vous. Je prie pour votre futur et celui de ce pays. Vous avez ma reconnaissance éternelle pour tout ce que vous avez fait pour moi, ainsi que pour ma fille. Je vais vivre avec l'espoir de pouvoir vous remercier dignement un jour.
- Mage Khalil Elysian d'Hecate, répondit la princesse sur un ton d'égal solennité, l'honneur est partagé. Votre compagnie nous manquera au moins autant que vos connaissances et la fabuleuse qualité de votre travail. Puissiez-vous trouver le bonheur, et nous revenir un jour. Je prierai pour vous.

Et après un dernier regard, un signe de tête, aucun mot ne serait suffisamment fort pour exprimer leurs sentiments, la femme qui devait affronter seule son futur plongeant une dernière fois ses yeux d'émeraude dans l'or liquide de ceux de sa fille, lui caressa la tête, un sourire, et puis fit finalement volte-face. Instinctivement accrochée à la robe de la Princesse du Galgados pour ne pas poursuivre sa mère, la petite garda comme dernière image de celle-ci le dos d'une mage fière et respectable, avançant la tête haute vers son destin...



Dix ans que sa mère était partie. La petite Marisa avait grandi dans la petite maison à flanc de falaise que lui avait légué sa mère. Le peu d'éducation qu'il lui restait à recevoir lui fut prodiguée par un très petit groupes de précepteurs nommés par la Princesse Daorland, parmi un cercle de personnes de confiance et quelques Chercheurs, et occasionnellement par Marina elle-même. Mais dans l'ensemble, les dernières volontés de Khalil Elysian furent respectée, et Marisa apprit très vite à se débrouiller seule, sous la surveillance discrète de la Princesse et de ses précepteurs prêts à intervenir en cas de problème.

Durant ces années, Marisa n'avait jamais cessé d'étudier et de s'entraîner. Les livres que sa mère lui avaient laissés dans son ancien Sanctorum étaient pour la plupart des recueils de magie, des études de théorèmes occultes, et pour beaucoup d'entre eux, ils s'adressaient aux débutants. Elle y puisa toutes les connaissances nécessaires pour poursuivre son entraînement, à sa façon : comme l'avait bien compris sa mère, même si la petite avait déjà appris à lire lorsqu'elle l'avait quittée, Marisa n'avait jamais été particulièrement attentive aux cours magistraux, et les explications complexes et détaillées lui passaient souvent au-dessus de la tête. Trop entrer dans les détails, ou trop préciser et définir quelque chose, signifiait souvent que la tête blonde finissait généralement très vite par lâcher prise. La raison en était très simple, il ne s'agissait ni de difficultés mentales, ni de manque de motivation (bien que ce dernier point devait devenir un peu plus véridique par la suite), mais bien du fait que Marisa disposait d'un instinct très élevé, avec lequel elle abordait souvent les choses à sa façon, naturellement, jusqu'à ce qu'elle arrive au résultat voulu. De fait, un sort complexe de détection de la vie aux alentours ne lui prit qu'à peine un mois de travail lors de ses treize ans, dès lors qu'elle se détacha à nouveau de la méthode déjà définie pour le lancer et qu'elle n'en conserva que les bases, appréhendant le reste des concepts liés à ce sort avec sa propre vision des choses. Au final, il s'avéra rapidement qu'elle disposait d'une puissance magique naturelle particulièrement élevée, grâce à laquelle elle parvenait à faire naturellement des passes magiques sans même utiliser ses propres réserves de mana, chose pourtant considérée comme relevant d'un haut niveau de maîtrise magique. A elle, ça lui paraissait simplement moins fatiguant que de puiser dans ses réserves, par ailleurs assez peu développées.

Mais plus que tout, ce dont elle hérita le plus de sa mère fut sa passion pour les artefacts et objets magiques en tout genre. En quelques années après qu'elle ai participé à sa première expédition dans la Citadelle avec un petit groupe de Chercheurs affiliés à la Princesse, l'ancien Sanctorum de sa mère était déjà rempli à craquer d'un désordre sans nom d'objets ésotériques totalement chaotique. Peu d'objets réellement puissants, à vrai dire - les quelques rares pièces de ce style qu'elle avait pu trouver, elle les avait offerts à Marina en cadeau -, mais il y avait là de tout et de n'importe quoi. Elle récupérait et amassait en fait tout ce qui lui tombait sous la main et qui s'avérait un tant soit peu intéressant ou original. Ce qui lui avait d'ailleurs valu au sein des cercles de Chercheurs le petit surnom de "la Pie".

Il y avait cependant un problème. Un problème majeur, qui empêchait Marisa de vraiment apprécier sa vie : elle n'était pas libre. Les jours se succédaient avec une relative similarité, et elle en passait l'essentiel à fouiller des ruines en sous-sol ou des grottes sombres, ou bien à étudier dans son Sanctorum sans pouvoirs... Pour elle qui aimait tant le ciel, c'était une torture passive. La suite était intrinsèquement inévitable.

Ainsi, lors de sa seizième année, elle vint voir la Princesse Marina en haut de sa tour, un gros sac à baluchon en travers de son dos. Juchée sur son balai volant, dernier cadeau de sa mère avant son départ, elle frappa doucement à la fenêtre de la chambre de la princesse, tout en haut de la tour, et attendit au couvert de la nuit. L'héritière potentielle du Galgados eut beau être tirée de son sommeil, elle ne sembla pas surprise très longtemps et eu rapidement l'air de comprendre, lorsqu'elle ouvrit sa fenêtre et vit Marisa, assise devant elle, perchée dans les airs sur son balai.

- Bonsoir Marisa, lui dit-elle avec son petit sourire en coin gentil. Ainsi toi aussi, tu me quittes à tour ?

Il n'y avait pas de reproche dans sa voix, plutôt une tristesse mélancolique cachée derrière un ton qui se voulait être celui d'une simple observation.

- Yup, répondit la jeune fille en enlevant son large chapeau noir.
- Je m'y attendais un peu, à vrai dire. Le ciel d'Hecate est trop étroit pour une fille comme toi... Va donc, petite Pie aux yeux d'or. Tu vas me manquer, mais je ne te retiendrai pas. Promets-moi seulement une chose.
- Sur', quoi donc ?

Marina eut un sourire d'une grande douceur, et s'accouda au rebord de la fenêtre.

- Approche un peu, veux-tu ?

Intriguée, la blonde vira légèrement dans les airs, et vint se positionner tout près de la fenêtre, les sourcils arqués par la curiosité. La princesse lui faisant signe de s'approcher encore, comme si elle voulait lui dire quelque chose à l'oreille, Marisa se pencha un peu. Sa mère d'adoption déposa alors sur son front un baiser plein de tendresse, à l'endroit même où sa mère génétique lui avait laissé son dernier baiser.

- Promets-moi que tu reviendras me voir, de temps à autres. Ou au moins, donne quelques nouvelles. D'accord ?

Un peu surprise, Marisa finit finalement par sourire, et répondit avec assurance :

- Yep, promis ! Je reviendrais quand je pourrai, histoire de vous raconter un peu toutes les aventures que j'aurai traversées. Enfin, si j'ai pas sauvé le monde une ou deux fois au préalable, auquel cas, probable que vous soyez au courant avant que j'arrive vous voir, da-ze !

Marina sourit à nouveau devant la fougue et l'énergie de la jeune demoiselle - ainsi qu'à son "da-ze" inutile mais caractéristique de la blondinette -, et lui fit signe de la main, comme si elle la chassait d'un revers faussement dédaigneux.

- Allez, va, j'attends de voir ça. Fais attention à toi.
- Yep ! Vous aussi, Princesse, prenez soin de vous. A plus, da-ze !

Et la jeune fille, de faire volte-face d'un coup de hanche avec un dernier sourire plein d'assurance et de fierté, avant de partir à la vitesse maximale de son balai, s'enfonçant dans l'encre de la nuit noire de la Faille...



Aujourd'hui...


Bonus :
Petite Vidéo de baston (même si j'aurai ni ce niveau ni ce matos avant longtemps xD)